Le chaton de Julie : tracer un graphique en 6ème

Apprendre à tracer une courbe sur papier millimétré en 6ème : trop de consignes à intégrer pour les élèves ! Les axes, les graduations, les unités, points à placer… Difficile.

J’ai essayé d’introduire l’utilisation d’une croquinote pour rendre la séance plus vivante et interactive.

Un bel exercice de différenciation pédagogique

En effet, auparavant, je passais une séance entière à expliquer toutes les consignes à respecter pour tracer une courbe sur papier millimétré. Les élèves appliquaient ces consignes les unes après les autres, en attendant que tous aient réussi à faire ce qui était demandé : très long pour les élèves rapides qui s’ennuyaient vite, très compliqué pour les élèves en difficultés que je devais accompagner individuellement.

Absolument pas satisfaisant, ni pour moi, ni pour eux.

J’ai donc décidé de changer mon fusil d’épaule et je leur ai inventé « la croquinote guide » en espérant leur donner de l’autonomie pour qu’ils puissent avancer pas à pas, chacun à son rythme.

Le début de séance

Au début de la séance, sans rien dire, sans consignes, je leur fourni ce premier document : mise en place de la situation.

Dès cette étape, la différenciation se fait entre les bons lecteurs qui démarrent tout de suite et les autres. Ceux qui ont commencé à lire comprennent la situation. Ils comprennent ce que je leur demande de faire, cherchent et trouvent les informations et commencent à compléter le tableau de mesures (avec parfois un timide « On peut commencer Madame ? », trop habitués à se faire rabrouer si tout n’est pas fait suivant le tempo décidé par le sacro-saint PROFESSEUR. Réponse : « Évidemment ! »)

A ce stade, de nombreux élèves n’ont pas encore compris qu’il fallait faire quelque chose avec la feuille que je leur avais distribuée et attendent plus où moins tranquillement…

Jusqu’à ce qu’ils réalisent que leur prof ne dit et ne fait plus rien. J’attends moi aussi. Coup d’œil autour d’eux. « Faut faire quoi? », « Qu’est-ce qu’elle a dit ? », « Rien ». Une partie de la classe fait quelque chose, sans qu’ils sachent quoi. Ils se mettent à lire la feuille.

Les premiers sont déjà debout et viennent me proposer leurs idées : je me tiens dans un coin de la salle, souriante, pour les écouter et valider leurs propositions.

A ce moment, ils ont le droit à la « croquinote guide » pour tracer la courbe et la belle feuille de papier millimétré (souvent la première fois qu’ils utilisent ce papier). Retour très fiers à leurs places.

Un accompagnement individualisé

L’intérêt de cette situation de classe réside dans le fait que chaque élève doive se prendre en main : chacun doit essayer de comprendre, se lever et venir me voir pour faire sa proposition. Ils sont tous obligés de s’impliquer un minimum, de faire quelque chose. Ceci me permet d’échanger avec chacun d’eux et d’évaluer leur degré de compréhension.

Certains sont capables d’inventer des mesures et parfois de justifier comment ils les ont inventées avec beaucoup de créativité ! Avec humour, je leur montre leurs erreurs et leur demande de corriger leur tableau de mesures ou d’affiner leurs propositions si cela me semble nécessaire.

Ils ont le droit de prendre des informations auprès des élèves qui sont en avance sur eux. « Mais c’est de la triche ! » « Oui, oui, je veux bien que tu demandes à Machin comment il a fait. » « Vous avez le droit discuter ensemble ». « Mais attention, il faut comprendre les explications de vos copains pour venir me les reformuler ensuite. »

Évidemment, la reformulation montre vite s’ils ont compris ou non et me permet d’individualiser mon accompagnement.

Les consignes du graphique à la fois rédigées et dessinées pour servir de modèle.

Je me retrouve ainsi avec des élèves à tous les stades d’avancement dans le travail. Je circule dans la salle pour les accompagner et corriger les premières erreurs (sens du papier, position des axes sur la feuille, début de graduation…)

Comme toujours, certains ont besoin de beaucoup d’aide alors que d’autres sont autonomes et peuvent avancer beaucoup plus rapidement avec les consignes de la croquinote.

Les plus performants viennent valider les premiers leur courbe auprès de moi et servent ensuite de référents aux élèves qui ont plus de mal. Ils apprennent de cette façon à donner des explications, sans « faire à la place » : un exercice difficile et hautement pédagogique.

Je leur fourni ensuite d’autres courbes à tracer, de complexité croissante, avec des transparents qui permettent une autocorrection.

A la fin de ces séances, certains auront réussi à tracer une courbe avec difficultés et beaucoup d’aide, pendant que d’autres en auront tracé presque cinq. Mais tous auront avancé, à leur rythme et auront appris quelque chose, sans attendre ni s’ennuyer.

Bilan

Je pense avoir réussi à leur donner de l’autonomie et cette séance sur les graphiques est beaucoup plus satisfaisante pour moi que ce que je pouvais faire auparavant. De leur côté, ils ont apprécié mes « petits dessins », certains ont voulu les colorier, en faire d’autres… « Mais bien sûr ! Amusez-vous ! »

Et vous ? Comment abordez-vous cette séance ? Comment arrivez-vous à impliquer vos élèves et à gérer l’hétérogénéité existant dans toute classe ? Auriez-vous des modifications à proposer sur le déroulement de la séance ? Où sur les documents ?

N’hésitez pas à me laisser un commentaire pour me dire ce que vous en pensez !

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